Pour maigrir, exprimez vos émotions

Le grand problème, dans notre société, c’est de ne plus pouvoir communiquer ni exprimer ses émotions. Notre éducation nous a souvent enjoint de ne pas pleurer! A l’époque du téléphone portable, du répondeur, on s’appelle, mais on e s’exprime plus. On n’a plus besoin de parler, on communique via Internet…

Vos grignotages sont souvent le reflet de vos émotions, de vos états d’âme et d’une mauvaise communication. Lorsque vous en aurez découvert les déclencheurs, vous chercherez les stratégies qui vous concernent le mieux. Cette page concerne surtout les patients facilitants et promouvants, qui on un besoin viscéral de communication. Si vous les en privez, ils deviendront vite dépressifs. Cela ne veut pas dire que les analysants et contrôlants ne souffrent jamais de troubles du comportement alimentaire, mais pour ces personnalités-là, la communication n’est pas essentielle.

Exprimez vos émotions

Le facilitant qui voit la communication et l’expression de ses sentiments entravées devient un « buvard » à émotions. Il garde tout en lui, rumine et se fait du mal. Je dis toujours à mes patients: « Apprenez à pleurer, vous irez mieux.. Qui ne sait pas pleurer fait pleurer ses organes! ».

Apprenez à exprimer et à verbaliser vos émotions. Vous éviterez une prise de poids, des ulcères d’estomac, des migraines et des colons spastiques! Nous avons vu dans les pages précédentes que vous deviez réfléchir à ce qui se au moment d’une crise compulsive. Quel est le déclencheur de votre grignotage incontrôlable? Quelles sont vos émotions? Pour verbaliser ces dernières, vous avez le choix entre parler à quelqu’un, téléphoner ou écrire sur un carnet. J’invite toujours mes patients à écrire de semaine en semaine ce qu’ils éprouvent dans les moments difficiles, et puis nous en rediscutons. Le simple fait d’écrire atténue déjà une bonne partie des crises.

Si vous téléphonez à quelqu’un, il n’est pas nécessaire de lui parler de vos crises compulsives, mais simplement de vos sujets d’anxiété ou des problèmes que vous avez rencontrés dans la journée. Soyez aussi à l’écoute de vos amis, soyez empathique. Il arrive parfois que des patients n’aient plus personne à qui parler. Je suggère toujours d’avoir un animal, un chien ou un chat, même un oiseau. Ils vous écoutent et ne vous jugent pas. Verbalisez vos émotions, vos peines, vos angoisses devant l’animal que vous aimez. C’est une excellente thérapie pour vous sentir mieux.

Verbalisez ce qui vous préoccupe

Osez exprimer votre mécontentement à votre chef, à votre mari: ils seront surpris, car souvent ils ne se rendent pas compte de votre situations Une patiente est venue me consulter pour un excès de poids survenu après la naissance de son fils, deux ans plus tôt. Elle avait arrêté de travailler pour s’occuper de lui et avait rompu tout contact social. En demandant à son mari de s’occuper de son fils deux soirées par semaine, elle a retrouvé un peu de temps pour elle et apu s’inscrire dans un club de gym pour faire de l’exercice, mais surtout pour nouer des contacts humains. Elle a réduit ses compulsions alimentaires et a perdu son excédent de poids. Son mari a appris à s’occuper de l’enfant et à consacrer un peu plus de temps à son épouse!

Une autre patiente obèse était totalement désespérée. Elle avait trois enfants adolescents, un travail stressant et un mari sourd à toutes ses récriminations. Elle avait essayé toutes sortes de régimes et venait chercher auprès de moi la pilule miracle. Après l’avoir bien écoutée, je lui ai demandé ce qu’elle aimait faire dans la vie et ce qui lui faisait plaisir. Elle est restée bouche bée: elle ne s’était pas posé la question depuis plus de vingt ans!

Faites-vous plaisir

Vous vous faites du soucis pour les autres en vous négligeant totalement. Pour mieux vivre, il faut vous reconstruire, penser à vous, retrouver de l’intérêt à quelque chose. Faites-vous plaisir, recherchez des dérivatifs. Assouvissez les rêves que vous n’avez pas pu réaliser. Qui ne sait pas rêver ne sait pas vivre…

Pour revenir à l’exemple précèdent, ma patiente m’a parlé de ses études d’histoire de l’art qu’elle avait interrompues à la naissance de son premier fils. Elle m’a entretenu ensuite avec passion de théâtre et de cinéma. Elle n’était plus retournée au théâtre depuis quinze ans! Nous avons organisé un entretien avec sa famille, en plus des cours de diététique que nous offrons à tous nos patients. Je lui ai demandé de garder deux soirs par semaine pour elle pour suivre ses cours de théâtre. Ce fut un changement assez difficile pour la famille, accoutumée à avoir cette mère toujours présente à la maison et au service de tout le monde. Finalement, cela aq été bénéfique pour le couple, qui s’est renforcé, ainsi que pour les adolescents, bien contents d’être libres deux soir par semaine. Ma patiente s’est sentie revivre et a perdu son excédent de poids.

Trouver un dérivatif qui vous fasse plaisir est primordial, à court ou long terme, A court terme, il s’agit de vous acheter un habit, une babiole ou un bijou; à long terme, de mettre une petite somme de côté, pour le bijou convoité ou le voyage de vos rêves. Au lieu de grignoter par ennui à la maison, sortez, allez au cinéma. Marchez, cela vous changera les idées et vous ferez de l’exercice physique. Vous éviterez une compulsion, et en plus vous dépenserez de l’énergie. La marche, le vélo, le sport en général sont excellents contre le stress.

Pour éviter de grignoter toute une soirée en solitaire, allez déguster un repas correct en bonne compagnie. Mangez avec calme, sans écart, parlez de vous, de vos angoisses et, une fois encore, faites-vous plaisir! Une façon de ne pas craquer en rentrant du travail, c’est de prévoir vos repas à l’avance. Les analysants le feront avec plaisir. Pour un promouvant, prévoir est trop difficile, Soyez organisé dans vos repas, vous éviterez la débâcle!

Endiguer ses compulsions est un travail énorme qui demande parfois l’aide de psychothérapeutes. Si les émotions sont mal vécues, et depuis longtemps calmées systématiquement par la nourriture, vous aurez besoin de beaucoup de patience. Si  vous parvenez à les exprimer automatiquement et à vous faire plaisir, vous aurez déjà franchi un grand pas vers la réussite de votre régime.